Logistique sous température contrôlée : dans les coulisses d’un secteur passionnant plein d’enjeux et de défis
Le transport sous température contrôlée joue un rôle crucial dans la chaine logistique, assurant la conservation des produits périssables, tels que les aliments, et, plus encore, celle des produits pharmaceutiques (vaccins, médicaments…) que d’infimes variations de température peuvent rendre inefficaces, voire dangereux.
En effet, chaque année, la rupture de la chaîne du froid pendant le transport de médicaments thermosensibles, par voie terrestre ou aérienne, engendre des pertes estimées à 35 milliards d’euros.
La température : un défi majeur du 21ème siècle !
Le froid est essentiel dans le domaine de la santé et son importance ne cesse de croitre. Il est utilisé dans le stockage et le transport des produits de santé thermosensibles et il est également utilisé dans différents processus de fabrication et de préparation de traitements et dans les salles propres des blocs opératoires des hôpitaux. La crise sanitaire de la Covid-19 et l’augmentation continue de pathologies et de traitements nécessitant des produits thermosensibles ont considérablement augmenté les besoins d’équipement de la chaîne du froid. Entre les exigences réglementaires strictes et les conditions de qualification contraignantes, la logistique sous température contrôlée devient une priorité avec des enjeux financiers, techniques, juridiques et écologiques.
Ce même constat sociétal s’applique au secteur agroalimentaire, où la demande ne cesse de croître. En effet, avec le réchauffement climatique et les nouveaux usages – notamment l’explosion de la livraison à domicile et du e-commerce – il est impératif de garantir un froid performant et exigeant pour maintenir la chaine optimale de bout en bout, car, en fin de compte, il y a toujours un consommateur ou un patient en bout de ligne.
Le bon froid, pour le bon circuit logistique !
Froid actif, froid passif, caisses d’expéditions isothermes, colis, sacoches, camions frigorifiques … les solutions sur le marché sont nombreuses pour répondre à la mise en place d’une logistique sous-chaîne froide. La raison fondamentale étant que chaque circuit logistique se veut unique en raison de la nature des produits à transporter, des plages de température à respecter, de la durée du trajet, et enfin du nombre d’opérations et d’étapes à réaliser depuis l’expédition de la matière première jusqu’au point de consommation finale.
En France, le Code de la santé publique exige que chaque maillon de la chaîne garantisse la conservation des produits de santé thermosensibles, qu’il s’agisse des fabricants de médicaments, des grossistes répartiteurs ou des pharmaciens d’officine. Chacun doit être en mesure de prouver que les produits ont été conservés dans des conditions adéquates.
En fonction des produits à transporter, les exigences en matière de plages de température sont également très précises.
Avant d’arriver dans nos placards ou notre réfrigérateur, les médicaments parcourent un long chemin depuis les grands laboratoires pharmaceutiques, fabricants de médicaments, en passant par les grossistes-répartiteurs, les dépositaires et officines. La plage de température se situe le plus souvent entre 2 °C et 8 °C pour les médicaments thermosensibles, mais il y a également du < -20°C et du +15°C / +25°C.
Dans le secteur l’agroalimentaire, les règles varient selon la typologie des denrées.
- Les denrées alimentaires très périssables doivent être conservées et transportées entre 0°C et 4°C.
- Les denrées alimentaires périssables doivent être conservées et transportées à 8°C.
- Enfin, les produits alimentaires congelés doivent être stockés et transportés dans un environnement où la température ne dépasse pas -18°C.
Froid actif, froid passif ?
Pour atteindre les objectifs de maintien et de production de température, il existe principalement deux types de technologies sur le marché :
- Le froid dit actif ou dynamique : l’emballage a besoin d’une source d’énergie externe (prise électrique ou batterie) pendant son utilisation pour assurer le maintien de la température.
- Passive, ou statique : l’emballage est garni de plaques eutectiques ou d’un matériau à changement de phase qui représentent la source d’énergie. Associées à un isolant, les technologies passives permettent la création d’un microclimat maintenant la température dans la plage requise.
L’usage client au cœur de la décision !
Chaque technologie présente ses avantages et ses inconvénients. Dans une logique d’efficacité et d’efficience, la tendance du juste produit pour le juste besoin est en train de s’intensifier dans les différents secteurs qui nécessitent la mise en place d’une chaine du froid, et replace, ainsi l’usage client au cœur de toutes les préoccupations : quelle plage de température, quel volume utile, quelle autonomie, quelle température extérieure, quel circuit (du point A vers le B, ou arrêts fréquents…), quelle gestion des déchets à réception ? Autant de questions qui ont toute leur importance et qu’il est crucial d’appréhender dans leur globalité avec un expert en chaine du froid, pour in fine repenser l’emballage, non plus comme un produit, mais comme un service à forte valeur ajoutée.
En effet, le froid fait sa révolution et s’affiche de plus en plus comme un service qui permet aux industriels de la santé comme de l’agroalimentaire de rester concentrés sur leur cœur de métier.
Avec une approche « Cold Chain as a service » chaque aspect de la chaine logistique est maitrisé : la gestion des opérations (vos emballages arrivent chargés en froid…), la gestion du risque (le froid est qualifié, tracé et documenté), enfin, le cout est optimisé, sans compromis sur la RSE qui devient le fer de lance des acteurs de la chaine du froid engagés (matériaux biosourcés, solutions légères…).
Le froid, et ses nuances de green !
« Le froid est un luxe », disait il y a quelques années le romancier Didier Van Cauwelaert. Et comme beaucoup d’autres luxes, le transport sous chaine froide a durablement pâti d’une mauvaise réputation en matière d’environnement, notamment quand il nécessite l’utilisation de camions réfrigérés ou de solutions lourdes et chargées en froid.
Pourtant, si cette image, trop associée à des technologies polluantes et lourdes, est encore tenace auprès d’un public pas toujours bien informé, les grands acteurs de la chaine du froid recherchent des solutions plus performantes, plus écologiques avec le moindre coût. L’utilisation des caisses isothermes équipées de plaques eutectiques ou de matériaux à changement de phase (PCM) pour le transport de produits thermosensibles ne cesse d’évoluer. La reverse logistique et la réutilisation des caisses est l’une des voies explorées pour simplifier l’usage et réduire le coût logistique global et l’impact sur l’environnement.
Enfin, l’utilisation de réfrigérants naturels, tels que le dioxyde de carbone (CO2), l’ammoniac (NH3) et les hydrocarbures, est une autre avenue pour réduire l’impact environnemental. Ces réfrigérants ont un potentiel de réchauffement global bien inférieur comparé aux réfrigérants synthétiques traditionnels.
En conclusion
Le contrôle de la température est un des enjeux majeurs. Cette maîtrise est cruciale pour la vie et le vivant, et ne peut être confiée qu’à des personnes qui ont les expertises pour la maîtriser.
Un article rédigé par Sofrigam Group
Chez Sofrigam, notre mission est de développer des solutions d’expédition actives et passives à température contrôlée et des services utilisant les technologies énergétiques les plus avancées. Notre objectif est d’améliorer la qualité des envois, de protéger la vie des patients et contribuer au respect de l’environnement.
Thermodynamics for Life.