Propositions de France Biotech pour faire de la France un leader mondial en santé
France Biotech, l'association d'entrepreneurs en biotechnologie et sciences de la vie, préconise quinze mesures pour faire de la France un leader mondial de la santé avec la French Health Tech. Elle se base sur une étude prospective conduite avec le Boston Consulting Group (voir le lien ci-dessous) pour définir et détailler ses propositions.
La problématique de l'expertise fait partie des principales préoccupations, avec notamment les questions éthiques autour du transhumanisme. Le secteur des start-up et des entreprises innovantes en santé souffre également du manque d'expertise dans le secteur financier, qui limite l'accès à des financements privés, et dans les institutions publiques.
La mise en œuvre de la loi Jardé sur les essais cliniques complique également cette question de l'expertise. Le tirage au sort pour répartir les dossiers des comités de protection des personnes (CPP) se révèle contreproductif pour France Biotech, en raison de la non-prise en compte des spécialités propres aux différents comités pour l'évaluation des essais cliniques. À propos de ces derniers, l'étude pointe les délais trop longs et le manque d'attractivité de la France. L'échec du forfait innovation en est l'un des symptômes.
Autre point bloquant aux yeux des entrepreneurs, le transfert de technologies. Si la France dispose d'une recherche publique de pointe, dont l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) sont les fers de lance, les entreprises annoncent éprouver des difficultés à utiliser le fruit de ces travaux. Une vision que ne partagent pas les acteurs publics, qui estiment être ''justes'' et cherchent à éviter un pillage de leur propriété intellectuelle. ''La situation apparaît bloquée et demande un effort d'investigation sérieux'', juge le rapport rendu public.
Afin de passer outre ce statu quo, France Biotech et Boston Consulting Group préconisent une analyse complète et une adaptation des procédures. La création d'un contrat type est une piste évoquée. Ils appellent également à un renforcement des ressources des autorités publiques pour réduire les délais. Parmi les propositions figure notamment le recrutement de professionnels issus du secteur privé dans le public. L'accès à des financements après la phase d'amorçage est également demandé. L'écosystème français bénéficie, en effet, de dispositifs financiers très favorables aux start-up, mais elles peinent ensuite à se développer pour devenir des entreprises plus importantes. Un rééquilibrage des financements est ainsi recommandé.
Enfin, une ouverture aux professionnels de la santé en établissement permettra de les remotiver, selon France Biotech : ''À l'heure où le moral des acteurs hospitaliers est morne suite à des années de pressions budgétaires et de réorganisations, cette dimension mérite d'être regardée attentivement.'' Un cadre plus favorable aux essais cliniques serait alors un gage pour assurer une formation continue aux médecins sur les nouvelles technologies et leur permettra de rester à la pointe. Sans oublier des financements pour les hôpitaux à l'heure de la rigueur budgétaire.
Cliquez ici pour télécharger l'étude conduite par le Boston Consulting Group
Source : Hospimedia