Le projet “WATCH” de Vincent Prévot obtient un financement de 9,8 millions d’euros
Porté par Vincent Prévot, chef de l'équipe "Développement et plasticité du cerveau neuroendocrine" au Centre de recherche Jean-Pierre Aubert (unité 1172 Inserm/Université de Lille/CHU de Lille), le projet WATCH (Well-Aging and the Tanycytic Control of Health ou Vieillissement réussi et contrôle tanycytique de la santé) a obtenu 9,8 millions d'euros du Conseil européen de la recherche (ERC Synergy Grant). Le chercheur se donne six ans pour vérifier si un défaut de passage des hormones circulant dans le sang vers le cerveau est impliqué dans le déclin cognitif. L’attribution de ce financement couronne une carrière en neuroendocrinologie déjà dense.
Impliquant deux autres équipes - l'une dirigée par Markus Schwaninger, directeur de l’Institut de pharmacologie et toxiologie clinique à l’université de Lübeck en Allemagne, et l’autre, espagnole, dirigée par Ruben Nogueiras, spécialiste du métabolisme périphérique à l’Université de St Jacques de Compostelle - le projet WATCH utilise une multitude de modèles de souris génétiquement modifiées pour étudier l'effet de l'altération du transport des hormones périphériques dans le cerveau par les tanycytes. Les chercheurs engagés dans le projet analyseront ensuite la coordination de ce transport avec la sécrétion des neurohormones de l’hypothalamus et les conséquences sur le vieillissement des animaux.
Dans un second temps, ils travailleront avec des patients obèses. Les volontaires se soumettront à diverses analyses biochimiques, cognitives et d'imagerie cérébrale. Les chercheurs mesureront notamment le rapport entre le taux de leptine dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien, et la composition de ce dernier. Les volontaires recevront ensuite, pendant trois mois, une molécule sensée améliorer le transport tanycytaire.
"Nous regarderons si le ratio de leptine cérébrale/périphérique a été modifié, si l’activité hypothalamique a évolué, et si les scores aux tests cognitifs, de dépression et de motivation ont changé", explique Vincent Prévot. "Si notre hypothèse est bonne, cela signifiera que l’accès des hormones périphériques au cerveau est un facteur de bonne santé pour ce dernier alors que la perte de cet accès entraîne une détérioration de ses fonctions".
Cela ouvrirait de nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter contre le déclin cognitif et permettre de vieillir en bonne santé.