Le programme AKER vise à améliorer la compétitivité de la betterave en France à l’horizon 2020 en doublant le rythme de croissance annuelle de son rendement en sucre/hectare (4 % vs 2 %).
Christian Huyghe, Directeur Scientifique Adjoint Agriculture INRA, Chef de projet AKER, explique les enjeux : « Avec AKER, et grâce au soutien du Programme d’Investissements d’Avenir porté par l’Agence Nationale de la Recherche, nous allons améliorer la compétitivité de la betterave française dans un contexte international marqué par l’augmentation de la demande mondiale en sucre ».
Concrètement, AKER s’inscrit, pour une durée de 8 ans (2012-2020), dans le Programme d’Investissements d’Avenir initié par l’Etat dans le cadre de l’Agence Nationale de la Recherche. Doté d’un budget de 18,5 millions d’euros et d’une ressource de 80 chercheurs, le programme est porté par 11 partenaires, organismes publics et opérateurs privés de la filière betterave sucrière française.
Le programme AKER consiste d’abord à élargir la variabilité génétique de la betterave en constituant une collection de gènes en provenance de ressources du monde entier. Ensuite, AKER valorisera le matériel génétique obtenu en le croisant avec du matériel élite, de manière à produire de nouvelles variétés à haut potentiel, qui seront mises à disposition de la filière.
15 plantes couvrent 100 % de la variabilité
L’année 2013 s’est focalisée notamment sur le choix des 15 plantes de référence au sein d’une population de 3.000 ressources génétiques parmi les 10.000 disponibles au niveau mondial dans les banques de gènes. Karine Henry, Sélectionneur betteraves et chicorée chez Florimond Desprez, Directrice Scientifique du programme AKER, commente les premiers résultats obtenus : « Avec 15 plantes, on couvre 100 % de la variabilité allélique disponible au sein du genre Beta et complémentaire des ressources génétiques déjà utilisées actuellement ». Les travaux se poursuivent avec la mise en place des rétrocroisements.
Ce programme nécessite d’utiliser des équipements de génotypage (analyse des génomes, marquage moléculaire, séquençage) de haut débit avec les supports statistiques et informatiques adéquats, ainsi que de nouvelles méthodes de phénotypage (évaluation des caractères).
Bruno Desprez, Président de Florimond Desprez Veuve & Fils, Président du Comité de Coordination du programme AKER, conclut : « Le programme AKER est un travail de longue haleine. Il constitue une rupture en termes de méthodes de recherche et d’outils de sélection, ce qui va permettre à la betterave de rester dans le peloton de tête des espèces cultivées grâce à des méthodes et des outils de sélection innovants ».
Année de démarrage : 2012
Consortium
Florimond Desprez, INRA, Université d'Angers, IRSTEA, GEVES, Agrocampus Ouest, Université de Lille, Institut technique de la betterave